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samedi 28 février 2009

Hôpital : les nouveaux tarifs favorisent les gros établissements

La nouvelle grille de tarifs qui entre en vigueur dimanche tient mieux compte de la gravité de la situation des patients. Elle devrait favoriser les gros établissements en charge des cas les plus lourds et les malades précaires.

La hausse des tarifs, de 0,47 % pour les cliniques, mécontente les professionnels.

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C'est ce qui s'appelle la dernière minute. Alors que les nouveaux tarifs des actes facturés par les hôpitaux et les cliniques à la Sécurité sociale doivent entrer en vigueur ce dimanche, les établissements n'avaient pas encore reçu, hier, la grille de tarifs à appliquer. Seule la nouvelle classification des actes a été publiée au « Journal officiel » hier. « Les établissements vont découvrir l'impact de la tarification en temps réel », s'inquiète Philippe Burnel, délégué général de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP).

L'enjeu est particulièrement lourd cette année, car la grille a été revue de fond en comble. On passe de moins de 800 tarifs à plus de 2.200. Ce n'est bien entendu pas le nombre de maladies qui est multiplié par trois, mais la gravité de la situation des patients qui est mieux prise en compte. Chaque pathologie pourra correspondre à quatre tarifs différents. « Un séjour pour diabète sans complications ne sera plus payé autant qu'un diabète accompagné d'un problème oculaire ou cardiaque », résume-t-on à la Fédération hospitalière de France (FHF), qui défend les intérêts de l'hôpital public.

Gagnants et perdants

Bien que tous les tarifs ne soient pas encore disponibles, des simulations permettent de connaître les gagnants et les perdants de la nouvelle classification. « La prise en compte de la gravité de la situation du patient sera favorable à l'hôpital public, estime la FHF, notamment aux très gros établissements et aux CHU, et singulièrement l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris. » Ce sont en effet ces hôpitaux-là qui traitent les cas les plus graves. Autre élément qui favorisera le secteur public, les nouveaux tarifs vont revaloriser les actes de médecine - par opposition à la chirurgie et à l'obstétrique. « Or le public réalise, en proportion, plus d'actes de médecine que les cliniques », explique Philippe Burnel. Dernière mesure favorable aux hôpitaux publics, la permanence des soins (urgences) et la prise en compte de la situation sociale des malades feront l'objet, à partir de cette année, d'une enveloppe spéciale de plus de 800 millions d'euros, qui sera allouée séparément. Un patient SDF coûte en moyenne 30 % plus cher à pathologie comparable, soulignent les experts, en raison des complications ou de la nécessité de séjours plus longs.

Bien disposés à l'égard de cette classification plus précise, le public comme le privé sont en revanche franchement mécontents de la hausse globale des tarifs prévue pour cette année : + 0,47 % pour les cliniques, + 0,45 % pour les hôpitaux (« Les Echos » du 17 février). « Cette progression très inférieure à l'inflation ne peut qu'aggraver les déficits », estime la FHF. « Nos charges progressent de plus de 4 % », se plaint la FHP.

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