Il est mince, hyperactif et sûr de lui, M. Barbier. Il admet juste que "ce n'est pas évident de distinguer l'obésité subie de l'obésité dont on est responsable". Mais il n'en démord pas : "Il faut que la société regarde en face ce qui relève de l'état de victime - on a subi quelque chose et la société est solidaire - et ce qui relève de l'état de responsable - on n'a pas su, par manque de volonté, par dérégulation de son régime alimentaire, échapper à cette fatalité." Tu te laisses aller, c'est bien fait pour toi !
Ah, comme tout serait plus simple si tout le monde avait un poids et une taille moyens ! Ras le bol de ces gros et ces grosses qui prennent trop de place alors que - c'est bien connu, c'est si facile - un petit régime et un peu de sport suffisent. Cet édito désespère les endocrinologues et les spécialistes de la nutrition, qui sont, chaque jour, confrontés à la souffrance de ces personnes en surpoids. "C'est consternant et insupportable d'entendre cela, résume le professeur Arnaud Basdevant. C'est un raisonnement purement économique, basé sur une vision moralisatrice et normative appelant au retour à l'homme idéal."
Les asthmatiques n'ont qu'à aller vivre à la campagne, les alcooliques et les fumeurs n'ont qu'à se raisonner, les séropositifs n'avaient qu'à prendre leurs précautions, les diabétiques n'avaient qu'à pas manger trop de sucre, etc. Et peu importent les facteurs environnementaux, sociaux, sociétaux et psychologiques des maladies chroniques. Vive les "y a qu'à" et le chacun pour soi. Reste aux obèses à demander un certificat médical pour savoir si leur poids est subi ou voulu, et aux médecins à juger si leur patient a suffisamment de volonté ! Fastoche !
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