La lutte contre le cancer, dont 320 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année et qui reste la première cause de mortalité en France, est une priorité du gouvernement. La ministre de la Santé Roselyne Bachelot a précisé les grandes orientations du nouveau plan cancer. Elle a insisté sur la question humaine qui doit être un élément à part entière de la chaîne de soins.
Dans la droite ligne de son projet de loi dans lequel le médecin généraliste est un élément pivot du système de soins, la ministre a estimé que le médecin traitant devait poursuivre son rôle au moment de la maladie mais aussi après la guérison. Elle a souhaité qu’un bilan social soit réalisé systématiquement lors de l’annonce de la maladie mais aussi en fin de traitement. Le maintien des malades dans leur lieu de vie participe de cette attention portée à la dimension sociale et psychologique. La ministre a également prôné une meilleure articulation entre la médecine de ville et celle en hôpital ainsi que les domaines sanitaires et médico-sociaux, qui est aussi un axe majeur du projet de loi. Elle a enfin rappelé sa volonté de lutter contre les inégalités en garantissant notamment un égal accès à la prévention et au dépistage
Comment combiner place du patient, soins et recherche ?
La lutte contre le cancer, dont 320 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année et qui reste la première cause de mortalité en France, est une priorité du gouvernement.
Jean-Pierre Grünfeld vient de remettre au Président de la République Nicolas Sarkozy et à la ministre de la Santé Roselyne Bachelot ses recommandations pour l’élaboration du nouveau plan cancer.
C’est ce thème qui a été retenu pour ces troisièmes Rencontres sur le Cancer, et la ministre de la Santé se réjouit "qu’elles permettent aux professionnels de santé comme aux élus, au contact de la réalité de nos concitoyens, d’unir leurs efforts au service d’une large réflexion".
Une telle manifestation témoigne de la volonté de toute la cité de se mobiliser pour faire reculer le cancer en France.
Bachelot a tenu à remercier Bernard Accoyer, Président de l’Assemblée Nationale, d’avoir réservé à cet événement l’accueil qu’il mérite.
Dans son rapport, Jean-Pierre Grünfeld - qui s’est appuyé sur les travaux d’évaluation de la Cour des Comptes, du Haut Conseil de la Santé Publique, de l’Inspection générale des affaires sociales ou de la Direction générale de la santé - a souligné les apports incontestables du premier plan cancer, qui devront être pérennisés.
Jean-Pierre Grünfeld a également dégagé les pistes d’évolution possibles, en tenant compte, en toute objectivité et en toute transparence, des objectifs non encore atteints, auxquels, de surcroît, il faudra intégrer les questions non envisagées en 2003.
A son tour, Bachelot est revenue sur les acquis considérables du premier plan cancer 2003-2007. Ces acquis se traduisent dans les mesures de prévention et de dépistage. "Nous avons progressé, notamment, dans la lutte contre l’alcool et le tabac, dans la promotion d’une alimentation équilibrée et d’une activité physique régulière, ainsi que dans le nombre de patients ayant bénéficié d’un dépistage précoce", a déclaré la ministre de la Santé.
L’Institut national du cancer est désormais un opérateur reconnu de tous, qui incarne la volonté du gouvernement de mobiliser l’ensemble des moyens nécessaires à une lutte performante contre le cancer.
Grâce à l’INCa en particulier, des avancées significatives ont été faites en matière d’organisation et de qualité des soins.
Elles vont être durablement prolongées par la mise en place effective du système d’agrément des établissements de santé, en collaboration avec mon ministère, à la Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (DHOS).
S'adressant à 'la communauté cancérologique', Bachelot a voulu souligner "les progrès accomplis en matière de sécurité pour la radiothérapie". Un grand nombre des mesures de novembre 2007 sont déjà opérationnelles.
Le comité de suivi des mesures nationales de radiothérapie, dont la prochaine réunion est prévue le 19 mars, veille à consolider, à long terme, l’ensemble de la filière de radiothérapie.
Au-delà de ces résultats encourageants, "nous avons besoin d’un nouveau plan cancer".
De la consultation très large menée par Jean-Pierre Grünfeld auprès de tous les acteurs, il ressort certaines grandes orientations, autour desquelles ce nouveau plan devra impérativement s’articuler.
Il faut organiser la prise en charge plus globale des patients, au moment de la maladie mais aussi après la guérison et, pour cela, redonner sa place de pivot au médecin traitant.
Entre autres initiatives, Bachelot veut aussi "que soit systématisé le bilan social lors de l’annonce du cancer et en fin de traitement". En effet, au-delà de la seule dimension médicale, c’est toute la chaîne des soins et de la prise en charge que nous devons repenser, en y intégrant pleinement la dimension sociale et psychologique.
La lutte contre la douleur, aussi essentielle soit-elle, ne suffit pas. Il faut favoriser l’éducation thérapeutique et maintenir les patients, autant que possible, dans leur lieu de vie.
Cela nécessite une meilleure articulation entre la ville et l’hôpital, entre la sphère sanitaire et le secteur médico-social. C’est l’un des grands enjeux du projet de loi « Hôpital, patients, santé et territoires », adopté à l’Assemblée nationale.
Par ailleurs, il faut réduire les inégalités socio-économiques et géographiques. "Il nous faut garantir, en effet, l’égal accès de tous à la prévention et au dépistage, aux progrès thérapeutiques et aux innovations technologiques, en toute sécurité, dans un système de soins de qualité", affirme la ministre.
Pour cela, "nous devons identifier les causes des inégalités face au cancer, grâce à des projets spécifiques créés en ce sens".
Enfin, Bachelot souhaite qu'on soutienne la recherche, dont le haut niveau est garant de la qualité des soins et de l’amélioration de la survie des malades. A cet égard, la création d’un institut thématique associant l’INSERM et l’INCa paraît particulièrement riche de promesses.
Par ailleurs, l’amélioration de la qualité des données épidémiologiques permettra de mieux ajuster la prise de décisions.
L’ensemble de ces actions se fera en cohérence avec les autres plans de santé publique : programme national santé et nutrition, plan national santé environnement 2, plan amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques, plan de lutte contre la douleur, ou encore plan soins palliatifs.
Enfin, Jean-Pierre Grünfeld recommande le suivi et l’évaluation du nouveau plan cancer, qui intégrera, dans sa rédaction même, les mesures de ce suivi et une évaluation à mi-parcours. Celle-ci pourrait être confiée au haut conseil de la santé publique et à l’agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur.
Il préconise également la mise en place d’un comité de pilotage interministériel.
"Vous le voyez, nous sommes résolument engagés dans la lutte contre le cancer et pour la vie", a lancé Roselyne Bachelot dans son discours.
"Cette lutte, nous la menons, et nous continuerons de le faire, avec fermeté et courage, dans le cadre de ce nouveau plan, dont l’élaboration va débuter par des réunions de travail associant tous les ministères concernés et les différents acteurs", affirme-t-elle.
Ces troisièmes rencontres parlementaires sont pour le Ministère de la Santé une occasion privilégiée de recueillir des propositions en la matière. Roselyne Bachelot s'engage à les examiner "avec le plus grand sérieux et la plus grande attention".
"Face à un adversaire aussi redoutable que le cancer, on ne gagne pas seul. C’est ensemble, unis et solidaires, qu’il faut agir", a conclu la ministre de la santé Roselyne Bachelot.
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