Depuis 2004, un palmarès annuel des bonnes pratiques dans la lutte contre les infections nosocomiales – c'est-à-dire contractées dans un cadre hospitalier – est publié par le ministère de la santé. Ce palmarès est au cœur d'une polémique, depuis que L'Express l'a utilisé pour dresser une "liste noire", sur laquelle figurent 162 hôpitaux et cliniques. Ces centres de soins, selon l'hebdomadaire, sont coupables d'une "absence de suivi des malades opérés". Un sujet très sensible : chaque année, 750 000 personnes, soit un patient sur 20, contractent une infection nosocomiale, et 4 000 en meurent. Roselyne Bachelot a annoncé, mercredi, l'extension du plan spécifique de lutte contre ces infections lancé en 2005.
La note est définie par 4 indicateurs : l'ICATB (Indice composite de bon usage des antibiotiques), l'ICALIN, (Indice Composite des activités de lutte contre les infections nosocomiales), l'ICSHA (Indicateur de consommation de solutions hydro-alcooliques) et SURVISO (Surveillance des infections du site opératoire). Ces critères sont détaillés, classés par année et par établissement, sur le site du ministère de la santé.
Manou Wehrell, directrice de la clinique Claude Bernard à Ermont, épinglée par L'Express, qualifie de "grave et faux" le qualificatif "mauvais suivi des patients" utilisé par l'hebdomadaire. Elle souligne qu'"un seul critère défaillant mène à exclusion du palmarès [des hôpitaux les plus sûrs]" et qu'il "ne représente pas ce qu'il se passe sur le terrain." Selon elle, l'"article mériterait une réponse", et "pense que le syndicat va le faire."
UNE ERREUR MATÉRIELLE
Franck Lestrade, directeur de la communication de l'hôpital de Périgueux, explique la présence de l'établissement dans la liste par "une case mal cochée". Dans l'édition du jeudi 22 janvier de Sud-Ouest, Patrick Médée, le directeur de l'hôpital, précise : "Cette enquête (...) aurait dû nous valoir la lettre B mais nous avons malheureusement commis une erreur matérielle dans la transmission des données. Nous allons en tout cas fournir l'ensemble des justificatifs au ministère de la santé et à l'Agence régionale de l'hospitalisation."
Dominique Radureau est directrice adjointe du centre hospitalier de Saint-Malo, également sur la "liste noire". Si elle admet qu'"avant 2007, l'hôpital n'avait pas concentré ses efforts sur la récolte de l'information", elle pense qu'"il n'y a pas d'automaticité entre la collecte d'information et les mesures mises en place". Surtout, la Haute autorité de la santé vient d'effectuer sa visite triannuelle de l'hôpital. Son rapport provisoire souligne "la très forte dynamique" sur le point de la lutte contre les infections hospitalières, ce qui devrait valoir à l'hôpital un classement en A sur cette partie. "Nous ne nions pas l'information donnée : mais elle est en décalage par rapport à la situation réelle."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire